Récit subjectif d'une première visite
Simon Zara
Il n’est pas facile de s’organiser.
Heureusement, le RER s’arrête à deux pas de l’école.
Quelques mètres et sa carcasse apparaît, enfoncée entre un parc et des lotissements. Un aménagement urbain que l’on imagine bien pensé. Il permet d’enfermer l’école dans un angle mort, tout en mobilisant une série d’infrastructures idéales pour la placer au sein des nœuds d’un projet d’urbanisme tel que celui du « Grand Paris 2 ».
Il sera question de circulation, de trajectoire et de flux.
D’abord, circuler autour de l’école, comme si l’on était du coin, en balade, entre deux activités, en train de rentrer chez nous, un peu curieux, un peu distraits.
Repérer les points d’entrer, d’autres angles morts.
Enserrée par des grillages, l’école est surveillée par une société de sécurité privée. C’est une vision comme il en existe des tas en France, celle d’une politique des espaces publiques privatisés, même ceux abandonnés, dans une demi-vie officielle, attendant d’être réaménagés en espaces rentables, visibles, actualisés aux normes de sécurité actuelles et pleinement incorporés au flux de la vie urbaine.
En attendant d’être réintégrée à cette visibilité urbaine, l’école offre de multiples seuils, autant de pistes laissées par les derniers passeurs clandestins, une forme de chaîne anonyme. Le jeu des ouvertures éphémères dans le grillage mériterait à lui seul de s’attarder, mais il nous faut entrer. Badauds, habitants du quartier, joggers composent autant de regards capables de débusquer des intrus.
Avant-tout, ce sera une histoire de visibilité.