Cette série de vrais « faux posters » sera utilisée non seulement pour les interventions ou événements du groupe (actions performatives, visites, rencontres, lectures, travail dans l’espace, etc.) mais aussi pour le lieu lui-même.

Des énoncés succès accompagneront un visuel en noir et blanc.

Exemples : « dimanche, un homme nettoiera 1m2 de béton » ou « dans 30 minutes, un oiseau se posera sur le mur nord, point de vue stratégique », etc.

Ainsi se listeront des micro-actions propres à l’espace (qui prennent place pour/par elles-mêmes, et n’ont besoin de rien d’autre) mais aussi des micro-actions pour l’espace. Il s'agira à la fois une forme de communication sur le travail artistique, ainsi qu'une forme ambiguë de fiction, puisque l’énoncé sera générique, sans date précise, ni noms, ni lieux. Cela pourrait arriver demain, dans 3 semaines, dans 50 ans, toutes les minutes ou uniquement dans l’espace fictionnel.

Les visuels seront réalisés à partir de sténopés pris dans le lieu. Par cette technique, le désir est de créer un lien « direct » avec l’espace, avec sa lumière, sa structure.

 

Dans un second temps, ces histoires vraies serviront de supports pour la publication.

Au verso, celle-ci sera imprimée. Il est ainsi possible de distribuer les affiches en tant que publication de recherche-création ou de les afficher en tant que tactique de communication/œuvre d’art.

L’affichage sera pensé pour dialoguer avec les lieux représentés et le contexte social et architectural de l’affichage, créant des interconnexions.

L’épaisseur et les teintes du papier sont à tester pour permettre de laisser transparaître légèrement le texte de la publication lorsque l’affiche serait collée.

 

Les posters, comme autant de fenêtres, seront présentées aux spectateurs lors de « visites guidées » par les artistes. Ces visites seront l’occasion de dialoguer avec d’autres types de spectateurs, de dessiner des itinéraires alternatifs dans la ville. Regarder l’un de ces posters seraient aussi potentiellement engager un point de vue singulier. En utilisant l’espace urbain comme «espace muséal de monstration», et les posters comme des points de vue, à la fois sur l’espace intérieur de l’école (la représentation) mais aussi sur le contexte extérieur qui accueille l’affiche (le support). En situant ces posters dans des lieux précis de Nanterre (lieux de pouvoirs institutionnels, d’observation banalisée, de flux invisibles et balisés) il s’agira de créer un écho entre les deux espaces par le regard mais aussi par les échanges entre les artistes, les images et les observateurs. Les images ne seraient ainsi pas montrées seulement pour elles-même et leurs qualités intrinsèques, mais deviendraient des outils médiatisant des relations sociales et questionnant notre manière de regarder, de circuler en prenant comme point de comparaison, les attitudes supposées par l’espace utopique de l’école.